.






...Merci à Aurelie Gonet du VS Dijonnais pour la photo

Pages

lundi 26 juillet 2010

Un CACien au Mont Blanc



Alexis, un étudiant que j’ai suivi pour son BTS, est un passionné de montagne : saisonnier au refuge des cosmiques depuis plusieurs années, il a le projet de devenir guide de haute montagne. Au fil des discussions, c’est tout naturellement qu’il m’a proposé la traversée du massif du Mont Blanc par les trois des Monts : Mont du Tacul (4248m), Mont Maudit (4462m) et enfin Mont Blanc (4810m).

Soucieux des conditions météo et de sécurité de la course, Alexis déjà présent au Refuge des Cosmiques me tient informé de la situation tous les 2 jours : l’objectif est de faire la course, pendant la première quinzaine de juillet.


Lundi 12 Juillet, coup de fil d’Alexis : les conditions sont optimales pour réaliser la course dans la nuit du 13 au 14 juillet. Seul souci : je n’aurai pas une durée d’acclimatation importante. C’est un pari à tenter !


Mardi 13 Juillet, départ pour l’aiguille du Midi (3842m) : pour cause du passage du Tour à Flumet, la vallée de l’Arly sera fermée à la circulation dès 10h00. Je suis donc parti tôt le matin vers 7h00, pour rallier Chamonix. Montée à l’aiguille avec la benne de 9h45.

Alexis finit son service et vient à ma rencontre vers 11h. Formation accélérée sur l’utilisation des crampons et mise en application immédiate : les premier pas sur l’arête de l’aiguille du Midi. Arrivée au refuge des Cosmiques (3613m), les premiers symptômes du mal aigu des montagnes (maux de têtes apparaissent et perte de sommeil et d’appétit) apparaissent et ne me quitte pas de la journée malgré l’aspirine et le doliprane.


Que nenni : je décide de tenter la course.


Mercredi 14 juillet, 0h30 réveil et p’ti déj (Enfin si on peut dire !)

1h00 Tous deux équipés, nous sommes la première cordée à partir du refuge.


La course en quelques chiffres :

* Altitude de départ = 3613 m

* Altitude d'arrivée = 4810 m

* Dénivelé = 1600 m

* Orientation = Nord

* Temps de montée (prévisions) = 6h

* Temps de descente (prévisions) = 4h


Premier 4000 : Tacul.

La longueur, les franchissements de rimaye sont les principales difficultés de cette première ascension. La pente est plutôt moyenne avec quelques passages raides ; je programme des haltes tous les 20min pour m’hydrater : pour l’instant, ca tient. En passant à l'Epaule du Tacul, nous sommes accueillis par des bourrasques de vent. Pas de doute, comme en vélo, le vent sera notre ennemi.


Pas le temps de se refroidir : le Maudit nous attend.

Après une légère descente dans le vent, les premières pentes se profilent. L’ascension est plus courte que le Tacul, mais les pentes beaucoup plus sévères. Je commence à accuser le coup physiquement : les pas se suivent et deviennent de plus en plus compliqués ; les haltes pour m’hydrater et me ravitailler deviennent plus fréquentes et je cherche mon second souffle.

La dernière partie de l'ascension du Maudit est très dure : une rimaye impressionnante à sauter pour atteindre une goulotte de glace d’une quarantaine de mètres de hauteur ; elle nécessite l'utilisation constante du piolet et des pointes avants des crampons. Cette technique d'évolution est très éprouvante et puise une grande quantité d'énergie, surtout à cette altitude.


Le Mont Maudit porte bien son nom...

Lorsque nous arrivons à l'Epaule du Maudit, un vent sec nous accueille. Il est encore plus fort qu'au Tacul. L’horizon et les massifs enneigés commencent à prendre une teinte orangée.

Je suis complètement vidé par la dernière partie de la montée ; Alexis me met une Gore Tex supplémentaire et m’entraîne sans attendre dans la descente vers le Col de la Brenva (4303 m). Nous nous retrouvons un temps à l’abri du vent : j’en profite pour me ravitailler et je commence à me rendre compte que je ne pourrai peut-être pas atteindre le Mont Blanc.

D’autre part, les passages escarpés trottent dans un coin de ma tête : il faut garder un minimum de lucidité pour le retour, même si Alexis me répète qu’il n’y aura pas de problème et me demande de lui faire confiance.

Après discussions et l’assimilation d’un RedBull, je décide de continuer jusqu’au pied du Dôme du Mont Blanc.


Dur, dur ...

La trace grimpe en zigzaguant ; je me rends à présent pleinement compte de la difficulté physique et psychologique que constitue la dernière partie de l'ascension du Mont Blanc. A cette altitude, chaque pas est un gros effort. Même s'il n'y a plus de difficultés techniques, la morphologie du terrain en forme de dôme fausse la distance : il devient impossible de l’évaluer et d’apprécier la progression.

Pendant ce temps, le ciel orangé a fait progressivement place à un bleu parfait, et le panorama s'étend sur toutes les Alpes. Unique.


Mon premier But.

Arrivé au pied du Dôme (>4500m à mon polar), après une longue discussion et hésitation, je préfère garder un minimum de lucidité pour le retour. Décevant et frustrant d’échouer si près, mais aussi si loin du but.

Quoiqu’il en soit, cette aventure est placée sous le signe de la découverte de la haute montagne et des premières expériences. Bref, une journée d’enfer, riche d'enseignements, dans un cadre magnifique !

Un Grand Merci à Alexis, qui a l'étoffe d'un excellent guidos.

Ce séjour en haute montagne, n’aurait pas été si agréable et chaleureux sans tout le personnel du Refuge des Cosmiques. Merci à vous pour votre accueil et votre gentillesse.


La prochaine fois, ca sera la croix !


2 commentaires:

  1. Salut l'astronaute.Bienvenue dans le royaume de la haute montagne. Comme la compétition en vélo route, la montagne ne s'improvise pas et les sommets se méritent!
    @ bientôt j'espère sur le vélo ou en montagne.

    RépondreSupprimer
  2. Félicitations Antoine, il te manqué juste un peu de préparation mais l'année prochaine tu sera au top... heu sur le top !!!
    En tout cas je suis d'accord avec vous la haute montagne est sensationnelle, grandiose et apporte du bien être quelque part elle ressemble étrangement au vélo.
    Franck.

    RépondreSupprimer